L’excellente revue en ligne “Zone Critique” (littérature, cinéma, arts) consacrait hier, 16 février 2023, un remarquable article à “Monstrueuse féérie” de Laurent Pépin, paru le 25 novembre dernier dans la collection “L’heure des contes”.
“(…) Une violence poétique qui émeut autant qu’elle saisit. Il n’est pas excessif de dire que Laurent Pépin est un “grand” ; l’année littéraire commence en beauté.” (Marion Bauer pour Zone Critique)
Laurent Pépin : l’avènement des rompus, par Marion Bauer
Installé dans la ville de Saintes en Charente-Maritime, Laurent Pépin partage sa vie entre la psychologie et l’écriture. Monstrueuse féerie, son premier roman, explore les méandres de l’esprit des plus vulnérables en écho à son expérience de psychologue clinicien. Les prometteuses éditions Fables fertiles, tout juste écloses l’an dernier, nous font découvrir avec cette réédition une œuvre magistrale, qui ne manquera pas de subjuguer et d’empoigner les amoureux de la littérature.
Ce qui plaît tout d’abord dans Monstrueuse féerie, c’est ce style empreint de clarté et de fluidité. Si le lecteur se demande aussitôt où ce récit singulier va le mener, une chose ne lui échappe point : Laurent Pépin sait manier la plume. Tout en simplicité, les phrases se succèdent dans un rythme harmonieux ; les images défilent dans notre esprit. L’on pourrait définitivement qualifier le style de l’auteur de cinématographique. La présence du “je” autobiographique plante le décor sans s’imposer à nous. Discrètement, les Monstres s’immiscent dans l’intimité du narrateur. Un face-à-face qui prête à réfléchir ; des personnages dans le personnage.
“Et dans le noir, quand je redevenais l’être-monde coupé du reste de l’univers, je pensais aux Monstres et j’avais peur.”
La dimension réaliste du témoignage se mêle à la poésie de l’autofiction. L’auteur ne se limite pas dans ses envolées lyriques ; il en parsème l’ouvrage, tout en retenue. Il saisit la magie quotidienne des éléments, en écho à son désespoir latent : “Puis il s’est mis à pleuvoir dans mon séjour mais je crois que c’était juste pour que je ne voie pas qu’elle pleurait”. Une sensibilité à mi-chemin entre la poésie surréaliste et (…)
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