par GC pour Fables fertiles
Editis, la filiale du groupe Vivendi, numéro 2 de l’édition française, a promis une part minimum du prix du livre aux libraires.
C’est une bonne nouvelle dont l’organisation des libraires s’est à juste titre félicitée. L’engagement est celui-ci : “plus de rémunération des libraires en-dessous de 36%” à compter du 1er juillet prochain. Au sein de la profession, cette part est dénommée « remise aux libraires » et varie entre 25 et 40% du prix TTC du livre accordés en remise, par l’éditeur, au libraire.
Le sujet est sensible pour autant, car “le livre”, c’est toute une chaîne d’acteurs du livre. Aussi, que tel puissant du secteur contribue par son seul engagement à faire bouger les lignes (suivi en cela par le numéro 3 du secteur, Madrigall, possiblement – des négociations seraient en cours) d’une norme vers le haut peut vite avoir de quoi inquiéter grandement les petites maisons d’éditions indépendantes comme Fables fertiles et tant d’autres, qui bien souvent luttent pour une viabilité économique des plus immédiates.
Souhaitons donc que les libraires et leurs instances représentatives continuent, comme c’est le cas bien souvent encore, à bien établir le distinguo entre les uns et les autres pour que “la diversité éditoriale” ne devienne pas la part encore plus congrue, dans un secteur d’extrême concentration.*
Ainsi, et si les trois grands groupes, qui réalisent “les plus gros volumes”, contribuent bien, demain ,à une meilleure ou à une moins mauvaise santé des libraires, il sera vertueux que les libraires contribuent à leur tour, dans une moindre mesure, certes, mais comme ils savent, en bon engagement, à ne pas dégrader plus encore la situation économique des petites structures, dans la mesure où il faut faire en sorte que libraires comme éditeurs “puissent payer leurs charges” (nous reprenons ici à notre compte le propos de la directrice générale d’Éditis à l’attention des libraires)…
* Lagardère est le numéro 1 du secteur. Vivendi a lancé une offre publique d’achat pour s’emparer de Lagardère, qui contrôle le numéro un français “Hachette Livre”.