L’installation, conçue par l’artiste Antoine Catala, s’intitule “alphabet” (2020), tout simplement. Elle est actuellement visible au Jeu de Paume, à Paris.
Un petit boîtier rudimentaire – une pompe – placé au sol, sous chaque lettre, s’offre respirateur. Les lettres enflent, puis se rétractent ; penchent ; s’aplatissent ; pendent et tendent à devenir des formes informes.
Victimes du capitalisme cognitif, ces lettres (en Noto Sans – police de caractères libre conçue et proposée par Google) sont vidées. Le réseau social se présente tout autant lieu d’échanges qu’il est lieu de collecte. Les pompes rudimentaires maintiennent, à l’économie, la supercherie, lesquelles cachent la forêt complexe du système d’exploitation des émotions en ligne.
“alphabet” (2020), d’Antoine Catala. L’œuvre est exposée au Jeu de Paume (1, place de la Concorde – 75001Paris) jusqu’au 22 mai prochain, dans le cadre du festival Fata Morgana (expositions, performances, films).