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« SOLITUDES », de Jean-Pierre PINET

« Solitudes » est un recueil de neuf récits de Jean-Pierre Pinet, à paraître le 21 mars 2024. L’ouvrage est illustré par l’artiste plasticienne Isabelle Bourger. “Solitudes”, ou lorsque de l’immersion et du déploiement de l’esthétique d’une langue émerge, au delà de la simple véracité fictionnelle, un style et des vérités…

« Seul ou à deux, seul ou à tous, un jour nous est livré le secret du passage du je vers le nous. Ou plutôt de son mystère, car si le secret meurt à peine défloré, le mystère, lui, ineffable et précieux, ne cesse de grandir à mesure qu’il est partagé », écrit Jean-Pierre PINET dans le postlude de « Solitudes ».

Alliée, ennemie, la solitude impose ou s’impose ou demeure sourde, obstrue le chemin ou révèle le passage ; elle est heureuse, tragique ; elle sanctuarise le silence ou ouvre aux sonorités, qui investissent et débordent. La plume de Jean-Pierre PINET est celle de l’explorateur qui invoque bien des manières d’être au monde. Et appelle vigilance : « seuls, notre histoire nous échappe. C’est avec l’autre qu’elle s’écrit (…), avec les yeux de l’intérieur où puiser d’autres raisons de croire ou d’aimer. »

Un monotype inédit de l’artiste plasticienne Isabelle BOURGER ouvre chacun des récits composant « Solitudes ». L’intensité de chaque image emporte une puissante charge émotionnelle en tant que magnifique écho à la charge textuelle du recueil.

« L’hiver est un rivage lointain, inaccessible souvent, presque interdit. La mémoire elle-même n’y accoste que rarement. L’attention seule permet d’en révéler quelques fragments, au fond des terres oubliées sur lesquelles il s’étend. On dirait que les ombres et le froid ont englouti les âmes. Les visages se figent en un silence entendu ; les regards se chevillent à des pas apprêtés ; les mains devenues inutiles cherchent refuge dans des poches trop étroites. Tout se calfeutre et s’isole, tandis qu’au bord des sentiers blanchis de gel et de poussière, les arbres dévoilent une nudité noire et tortueuse.

J’y reviens pourtant sur ces terres de peu, sans doute parce que c’est là que s’est vertébrée mon enfance, la première en tout cas, celle des fondations, de l’innocence, des ourlets duveteux. Celle aussi des rêves purs, des utopies riantes qui ne sont pas encore mensonges, quand tout étonne ou retient, émeut, subjugue ou laisse coi. (…) »

“Solitudes”, de Jean-Pierre Pinet (extrait)

SOLITUDES, de Jean-Pierre PINET

ISBN 978-2-49387-08-1, 274 pages, 18,90€

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