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Un procès n’a pas à être fait : tous les autres, nécessaires, suffiront !

L’intelligence de synthèse à l’épreuve des fées

“Il avait enfin gagné sa chute, pensait-il.” (in Trafic, de Galien Sarde) : l’I ne l’a pas écrit et ne l’écrirait pas. “Sur les dalles glacées de mon imagination, je m’effondre, et tu dardes tes rayons sur moi. »” (in La nuit est toi, de Claire Boitel) : l’I ne l’a pas écrit et ne l’écrirait pas. “Mon reflet était partout. J’essayais de le capturer derrière mon épaule quand je bougeais dans l’espace.” (in Monstrueuse féérie, de Laurent Pépin) : l’I ne l’a pas écrit et ne l’écrirait pas.

L’I, c’est l’intelligence de chatgpt, pour ne désigner que l’un des représentants. Et son procès littéraire n’a pas à être fait, puisqu’il ne saurait écrire “l’erreur audacieuse” ; écrire le grain de sable, engagé qu’il est au sein de la rationalité attendue dans l’élaboration d’une cuisine des moyennes.

Pour l’éclat

L’injure aux lèvres est certes légitime quant aux grosses conséquences, dévastatrices, qui ne manquent et ne manqueront pas dans ce déploiement d’intelligence de synthèse, mais elle relève d’un hors-sujet dès lors qu’il s’agit de s’intéresser à la vie de certains îlots, fragiles par vocation – fragiles avant chatgpt et qui le demeureront après – pas moins, pas plus –, où l’éclat miraculeux tient de la croyance en l’engagement, cœur et âme ; où la mécanique du simulacre n’a pas droit de cité.

A contrario, le bas de la culture n’est pas vil, si l’on ne se drape trop aisément de mépris, mais il est très étendu et donc terre “naturelle” d’élection de chatgpt, qui prouve et prouvera son efficacité en cette vaste contrée, ce malgré les bugs.

D’un désert…

“Le froid. Je ne vois plus mon souffle.” (in Tout autre chose que la nuit, de Joëlle Pétillot) : l’accès à telle langue est réservé. Et le lecteur de savoir que cela lui a été réservé du fait d’âmes voyageuses inscrites en pleine humanité, au départ de leur désert.

Mieux que se tenir debout, il s’agit de se tenir humain. De la vertu de modestie de l’être, tout appliqué à l’œuvre, résulte le devenir d’une évolution humaine au sein du processus créatif. L’ivresse est une forme des marges à recompositions multiples que ne peut approcher que l’artiste entretenant parfait commerce avec ses intuitions, délivré de la seule efficacité rationnelle ; rationalité qu’il sous-optimise en conscience et en semi-conscience. N’est-ce pas là une définition de la liberté ?

© Guylian Dai pour Fables fertiles (juin 2023)

© Maxppp pour la photographie

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